Escale 3 : Comment se forment les courants ?

Les zones climatiques

L’inégalité de répartition de l’énergie solaire à l’échelle de la planète permet de localiser cinq zones climatiques distinctes.

  • Le climat polaire :

Il se rencontre entre 90° et 60° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il est caractérisé par des températures froides toute l'année qui entraînent l'existence d'un sous sol gelé en permanence. La température ne dépasse jamais 10° Celsius.
En hiver, les zones polaires sont balayées par le blizzard qui engendre des tempêtes très violentes.

  • Le climat tempéré :

Il se rencontre entre 40° et 60° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il est caractérisé par quatre saisons distinctes : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.Il se décline en trois sous climats :
- Le climat tempéré océanique caractérisé par des précipitations réparties sur toute l’année, des étés relativement frais et des hivers doux et humides et du vent.
- Le climat tempéré continental caractérisé par des hivers froids et secs, des étés assez chaud et pluvieux avec des fréquents orages.
- Le climat hyper continental caractérisé par des étés courts et des hivers secs et très froids.

  • Le climat subtropical :

Il se rencontre entre 30° et 40° de latitude Nord et Sud en moyenne. La saison chaude est longue ; la saison froide, accompagnée de quelques précipitations, est plus douce que dans les zones tempérées.
Le climat méditerranéen est un sous climat subtropical.Dans les zones subtropicales soumises aux alizés (vent de secteur Est), les hivers peuvent parfois être froids alors que les étés sont pluvieux.

  • Le climat tropical :

Il se rencontre entre 30° et 10° de latitude Nord et Sud. Ce n’est pas un climat aride. La température ne descend jamais au dessous de 18°Celsius. La pluviosité permet de définir deux saisons : la saison sèche et la saison humide. Les périodes de pluies sont liées à la présence de la Zone de convergence Inter Tropicale (ZCIT).

  • Le climat équatorial :

Il se rencontre entre 10° et 0° de latitude Nord et Sud en moyenne. Il se caractérise par une seule saison. Les précipitations sont abondantes et la chaleur est importante, ce qui donne un taux d’humidité très élevé et une impression de moiteur. Les deux périodes de pluie les plus importantes correspondent au passage de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT).

 

Les courants marins

Les courants océaniques sont des déplacements d’eau dans le sens horizontal et vertical. Ces déplacements sont beaucoup plus lents et réguliers que ceux des courants aériens. Ils sont néanmoins régis par les mêmes phénomènes.
Ils résultent de :
- L’inégalité de répartition de l’énergie solaire entre l’équateur et les pôles ;
- La rotation de la Terre (la force de Coriolis dévie les courants marins vers la droite dans l’hémisphère Nord).

Le mécanisme des saisons agit également au niveau océanique et va avoir une influence sur le sens de déplacement de certains courants marins.Les courants marins vont être également liés aux moussons ainsi qu’aux phénomènes El Nino et El Nina.

Les courants océaniques ont une influence sur le climat (réchauffement ou refroidissement) de certaines zones côtières et par conséquent sur le type de végétation. On peut prendre comme exemple la Norvège qui développe des cultures maraîchères en bordure de l’océan Atlantique malgré une latitude élevée. Ce pays bénéficie de l’influence du Gulf Stream qui est un courant chaud.

La différence essentielle entre les courants marins et les courants atmosphériques réside dans la très grande inertie thermique des océans.
On considère que l’océan réagit avec deux mois de retard par rapport à l’atmosphère.La température de l’air sur 24 heures varie de manière significative alors que la température de l’eau reste quasi constante sur la même durée.

Les eaux de surface se réchauffent et se refroidissent très lentement sauf dans certains cas particuliers (les phénomènes d’upwelling correspondant à la remontée des eaux profondes froides en surface). Les phénomènes d’upwelling se produisent notamment sur les bancs de Terre Neuve (Canada).

La densité des eaux dépend de la température et de la salinité. Les eaux denses tendent à s’enfoncer alors que les eaux moins denses remontent en surface.
Pour illustrer ce phénomène, prenons deux exemples.
A l’embouchure des fleuves, l’eau douce, moins dense que l’eau de mer ; se répand en surface.
Dans le détroit de Gibraltar, lieu de rencontre des eaux méditerranéennes et atlantiques ; les eaux méditerranéennes chaudes, plus salées et plus denses que les eaux atlantiques coulent à 200 mètres de profondeur pour ressortir ensuite dans l’océan Atlantique.

Les courants de surface se déplacent plus vite que les courants de profondeur. Le déplacement des eaux de surface est soumis à l’action du vent et des marées. Les eaux profondes se déplacent très lentement et on estime qu’en Méditerranée il faut plus de mille ans pour renouveler les eaux du bassin.

 

Les courants en mer Méditerranée

La circulation de l’eau en mer Méditerranée est liée à la configuration de cette mer quasiment fermée. Les apports en eau douce par les fleuves, les précipitations et le ruissellement sont faibles et ne compensent pas l’évaporation importante (environ 3500 km3 d’eau par an).
Si le détroit de Gibraltar se fermait, le niveau de la mer Méditerranée baisserait de 80 cm par an.Le déficit est comblé par des entrées d’eaux atlantiques par le détroit de Gibraltar (environ 35000 km3 par an).

Le courant de surface longe les côtes africaines.Ce courant va se diviser en deux branches principales à la hauteur de l’Algérie orientale.
Une branche remonte directement vers le Nord et longe les côtes occidentales de la Sardaigne et de la Corse.
L’autre branche se scinde en deux peu avant le détroit de Sicile. Une veine de courant se dirige vers la côte occidentale de l’Italie et rejoint le premier courant et forme le courant Ligure (déplacement vers l’Ouest le long des côtes françaises et espagnoles).
Le dernier courant pénètre dans le bassin méditerranéen oriental, longe toutes les côtes et circule dans la mer Adriatique puis repart vers le Sud (côtes libyennes).

Après un parcours complexe, les eaux ressortent en profondeur par le détroit de Gibraltar et se jettent dans l’océan Atlantique.