Un peu d'histoire
La remontée du continent africain et le mécanisme de la tectonique des plaques ont permis la formation de la mer Méditerranée il y a 30 millions d’années.
Il y a 6 – 7 millions d’années, sous la poussée de la plaque africaine, le détroit de Gibraltar s’est refermé et la mer Méditerranée s’est alors asséchée partiellement.
Sous l’effet de l’évaporation, la mer se transforme en un vaste marais salant. Des forages off shore entre la Corse et le continent ont mis en évidence la présence de dômes de sel enfouis sous le sédiment à plus de 2300 mètres de profondeur.
Puis le détroit de Gibraltar s’est entrouvert périodiquement permettant des recharges en eau salée avant réouverture complète il y a 5 millions d’années.
Le niveau de la mer Méditerranée a ensuite varié au rythme des différentes périodes glaciaires. La grotte Cosquer découverte lors d’une plongée sous marine près de Marseille dans les années 1990 en témoigne.
Il y a 18 000 ans (période la plus froide de la dernière glaciation), le rivage était situé 130 mètres plus bas que de nos jours.
Un peu de géographie
La mer Méditerranée est au carrefour de trois continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Dans la zone de rencontre des plaques tectoniques de ces continents, on observe une activité sismique et volcanique intense.
Elle est bordée par des côtes très découpées et possède de nombreuses îles de toutes tailles et aux reliefs parfois accidentés représentant 4% de la superficie de la mer Méditerranée.
Elle s’étend sur 4000 km (entre Gibraltar et le Liban) et recouvre une surface de 3 millions de km2. Elle représente 1% de la superficie des océans mondiaux. Le renouvellement des eaux de la Méditerranée prend 90 ans environ.
Elle est composée de différentes mers telles que la mer d’Alboran, la mer Adriatique, la mer Thyrénienne, la mer Ionienne, la mer Egée et la mer de Marmara.
Elle communique avec l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar (14 kilomètres de large) ; avec la mer Rouge par le canal de Suez (depuis 1869) ; avec la mer Noire par le détroit des Dardanelles et le détroit du Bosphore.
C’est une mer relativement profonde (1500 mètres) avec une fosse à 5124 mètres située dans la mer Ionienne (fosse de Matapan située à l’extrême Sud de la Grèce).
Le climat chaud et sec entraîne une forte évaporation et par conséquent une salinité importante malgré l’apport d’eau douce par les fleuves. Parmi les principaux fleuves, on peut citer : l’Ebre (Espagne), le Rhône (France), le Pô (Italie), le Danube (Roumanie) et le Nil (Egypte).
La mer Méditerranée est séparée en deux bassins par un seuil peu profond (400 mètres) situé entre la Tunisie et la Sicile. Les conditions physico chimiques qui règnent dans ces deux bassins sont différentes.
Le bassin occidental subit l’influence Atlantique. La température de l’eau varie entre 12°C et 23°C. La salinité est de 37 grammes par litre.
Dans le bassin oriental, l’influence de l’océan Atlantique se fait moins sentir. Les températures sont plus élevées : 16°C en hiver, 29°C en été. La salinité peut atteindre 39 grammes par litre.
Les variations saisonnières de la température de l'eau
On rencontre en Méditerranée une thermocline saisonnière. La thermocline correspond à la bande étroite séparant les eaux superficielles chaudes des eaux profondes froides. Dans cette zone, la température diminue très rapidement.
En été, la température de l’eau est constante jusqu’à 20 mètres de profondeur environ puis elle baisse rapidement et se stabilise ensuite à 13°C.
Quand arrive l’automne, les eaux de surface se refroidissent, leur densité augmente. Elles s’enfoncent, se mélangent alors aux eaux profondes et la température s’homogénéise sur toute la profondeur. La thermocline disparaît alors. Elle se reforme dès que les eaux de surface se réchauffent au printemps.
La mer Méditerranée communique avec l’océan Atlantique et la mer Rouge.
Les différentes espèces que l’on trouve vont avoir diverses origines.
On estime que 20% des espèces sont endémiques, 75% sont également présentes dans l’Atlantique et 5% sont des immigrantes de mer Rouge.
Les espèces se répartissent en deux groupes. Certaines sont benthiques comme la Rascasse (elles vivent sur le fond) et d’autres sont pélagiques comme les méduses (elles vivent en pleine eau).
On considère que les espèces benthiques sont plutôt territoriales (sédentaires) alors que les espèces pélagiques sont plutôt itinérantes.
Les fonds marins peuvent être de différentes natures (herbiers de Posidonies, roches, sable). A chaque milieu correspondent une flore et une faune associées.
Mais, certaines espèces animales comme le Poulpe vont pouvoir évoluer dans différents milieux grâce à leur capacité de mimétisme très importante. La recherche de nourriture peut faire changer temporairement de milieu. On peut citer comme exemple le Congre, poisson carnivore, qui quitte son habitat dans les rochers pour chasser dans les herbiers de Posidonies où sa nourriture abonde.
Les espèces vont s’établir dans les différents milieux en fonction de leur morphologie, de leur tolérance vis-à-vis de la lumière ainsi que de leur régime alimentaire et de leurs prédateurs.
L’herbier de Posidonies, comparable à une forêt sous marine, est très riche en vie sous marine. Les Posidonies appartiennent au groupe des végétaux supérieurs, les Magnoliophytes (anciennement appelés les Phanérogames). Ces plantes sont pourvues d’un système racinaire, de tiges souterraines (rhizome) et de longues feuilles qu’elles perdent à la fin de l’automne.
Leurs longues feuilles sont ramenées sur le rivage lors des tempêtes hivernales et forment de véritables murs (banquettes) qui ont un rôle de protection des plages de sable.
Elles fleurissent à l’automne et portent des fruits appelés « olives de mer » que l’on trouve échoués sur les côtes au printemps.
Elles sont endémiques de la mer Méditerranée, sont très exigeantes par rapport à la qualité de l’eau, produisent une grande quantité d’oxygène et servent d’abris et de supports à la flore et à la faune fixées (épiphytes).
La majorité des espèces animales présentes dans l’herbier sont de couleur verte ou brune (camouflage). On peut citer par exemple les Labres (Poissons).
Malgré leur livrée plutôt voyante (corps argenté avec des rayures horizontales jaune vif), les Saupes (Poissons herbivores) vivent en banc dans l’herbier. Ces poissons, faisant partie des rares poissons herbivores de Méditerranée, y trouvent une source de nourriture non négligeable.
Le milieu rocheux héberge une flore et une faune colorées. On y rencontre entre autre des Rascasses (Poissons) aux capacités de mimétisme étonnantes, des Girelles (Poissons), des Crénilabres (Poissons), des Langoustes et des Bernard l’ermite (Crustacés), des Oursins (Echinodermes), des Anémones de mer et des Actinies rouges (Cnidaires).
Il procure différents habitats plus ou moins éclairés et convient parfaitement à des poissons tels que les Congres, les Apogons et les Murènes qui recherchent l’obscurité.
Les fonds sableux sont le domaine de prédilection des espèces capable de s’enfouir dans le sable comme la Vive (Poissons) et des poissons plats comme la Sole ou le Bothus.
Des nuages de sable trahissent la présence des Rougets (Poissons) qui fouillent le sable à la recherche de leur nourriture préférée, les Vers. Très souvent, les Girelles accompagnent les Rougets car ils remuent le sable et remettent en suspension des particules organiques.
Les Holothuries se nourrissent des particules alimentaires présentes dans le sédiment.
Les bancs de Méduses (Cnidaires) dérivant au gré des courants ; les poissons comme le Loup, la Dorade, le Sar, le Barracuda et les mammifères marins (Dauphin, Phoque moine) vivent en pleine eau.
Les poissons pélagiques sont de couleur argentée avec des nuances de robe leur permettant de se camoufler ; leur dos est sombre alors que leur ventre est brillant.
Un prédateur situé au-dessus de lui le confond avec le milieu environnant qui est obscur (la luminosité diminue très rapidement avec la profondeur). A l’inverse, le prédateur situé en dessous le distingue difficilement dans l’eau rendue scintillante par les rayons du soleil.
En Méditerranée, les onze espèces suivantes sont protégées :
D’autres espèces animales font l’objet d’ une réglementation particulière mais ne sont pas classées en espèces protégées.
Pour les poissons comme le Thon rouge ainsi que pour les Crustacés, la technique de pêche est réglementée. Pour les Oursins, la période de ramassage est fixée par la loi.